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Ces rêves qu’on piétine foule mon cœur

  • Gregory Vautrin
  • 22 sept. 2017
  • 4 min de lecture

Parmi les romans de la rentrée, le badaud attentif sillonnant les étales de sa bibliothèque de quartier préférée, pourra trouver Ces rêves qu’on piétine. L’auteur puise sa matière dans l’enfance, le passé, le destin brisé, la révolte, le sacrifice, la survie, le devoir de mémoire et l’espoir.

Quatrième de couverture :

Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l’Allemagne nazie. L’ambitieuse s’est hissée jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu’elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s’enfonce dans l’abîme, avec ses secrets. Au même moment, des centaines de femmes et d’hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s’accrochant à ce qu’il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l’enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d’une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d’un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d’un homme et le silence d’une femme : sa fille. Elle aurait pu le sauver. Elle s’appelle Magda Goebbels.

Une citation d’un poète irlandais ouvre le livre. La poésie se niche partout. Même dans l’horreur qui ponctue le récit du premier roman de Sébastien, est distillé de-ci, de-là quelques notes de poésie. Pour ne pas perdre espoir. Pour ne pas perdre l’esprit. Pour ne pas devenir fou à la lecture de ce garde-fou.

J’ai commencé par te parler du livre dans un teaser en mode suspense de folie et petite anecdote perso. Et je te disais ces quelques mots :

Dimanche j'ai fait un barbecue. Probablement le dernier de la saison. J'aime les barbecues. L'ambiance, être en extérieur. Et puis faire un feu. J'ai partagé un moment avec mes amis, ma famille. Qui n'aime pas d'ailleurs ? Bref, hier j'ai fait un barbecue et le barbecue m'a embrassé. Comme un dernier baiser déposé, furtivement sur ma main. Histoire de fêter la fin de l'été. Histoire de nous dire au revoir,

à bientôt et ne m'oublie pas. J'ai eu mal.

Et j'ai pensé à Fight Club aussi.

Enfin un peu. Entre deux cris à la Chris Tucker dans le 5ème élément.

Ma chair est marquée.

Aujourd'hui j'ai reçu ce livre. Ces rêves qu'on piétine de Sébastien Spitzer. Publié aux @editionsdelobservatoire et prix Stanislas 2017 du @livresurlaplace

C'est le genre de livre qui marque l'âme et l'esprit. Comme un premier baiser. Celui de la rentrée littéraire.

A l’instar de mon barbecue qui m’embrasse, le livre de Sébastien m’a embrasé !

Littéralement. Comme une vague de chaleur, une déferlante, au fur et à mesure que tournent les pages et qu’avance l’histoire marchant sur les pas de l’Histoire. En mode fiévreux mais sans NTM.

En effet, Sébastien, sur quelques jours, raconte, imagine, romance et échafaude ses histoires.

Ce livre est l’histoire de lettres fictives.

Ce livre est l’histoire de Magda Goebbels.

Ce livre est l’histoire d'Ava née dans les camps et rescapée.

Ce livre est l’histoire de Richard, père adoptif de Magda.

Ce livre est l’histoire de Gary et Lee Mayer synthèse des libérateurs dont Lee est l’alter ego fictive de Lee Miller.

Ce livre est ton histoire.

Ce livre est notre Histoire.

Comme je te le disais dans l’article Marie, 4 novembre 1943 j’ai du mal avec les notions de revisiter ou réinterpréter l’Histoire. Je préfère largement te dire que @Sébastien Spitzer a anglé son roman construit et basé sur des faits réels de l’Histoire, certainement mû par la volonté de la raconter différemment. Livre dans lequel s’enchevêtrent, s’enlacent et se déchirent les destinées de ses protagonistes. Deux symboles s’affrontent. Le premier celui du nazisme, de l’horreur, du IIIème Reich. Le second celui de la survie, de la résistance, la vie dans les camps et de l’espoir.

Ok, il y a de la fiction dans les turpitudes intérieures de Magda, ok les lettres de Richard sont pures inventions, mais ce qu’elles décrivent n’en reste pas moins la vérité. Les marches des morts. La Grange de Gardelegen. La « vie » dans les camps. Féla. Berlin des années 30. Joseph. L’envie de rendre hommage à Stanisława Leszczyńska.

Sébastien a mené un travail de fourmi / d’historien, arpentant les archives et dépouillant le journal intime de Goebbels, décortiquant la biographie de Magda pour ancrer son récit bouleversant de réalisme. Avec Ces rêves qu’on piétine tu vas comprendre l’incompréhensible. Tu seras écoeuré d’effroi. Comprendre comment une gosse comme Magda, avec son passif, va devenir une femme puissante d’un empire malfaisant.

Ce livre n’est pas que descriptif. Tout le génie de Sébastien est d’avoir su y donner un angle, de flirter avec le vraisemblable, de proposer une vision dans laquelle il transmet de l’humanité là où l’homme a déserté pour faire place à l’inhumanité la plus totale.

J’en parle parfois, mais je rappelle qu’un livre se compose également d’une couverture. Elle met en scène Lee Miller. Elle est noire et blanche. Cette image, totalement iconique de son livre rappelle, lecture terminée, que rien n’était simple et que Sébastien n’est pas un auteur manichéen. En rien l’auteur n’a simplifié son récit à tout ramener à un combat du bien et du mal. Sébastien, je t’ai suivi là où tu as voulu m’emmener. J’ai côtoyé le courage et tutoyé la lâcheté. J’ai observé l’ombre et été éblouis par la lumière. Ta lumière. Avec toi j’ai suivi cette prostituée déportée, j’ai marché avec ces fantômes. J’ai souffert avec. J’ai imaginé un matricide, et j’ai vécu les derniers jours du nazisme autrement que dans mes livres d’école.

La postface nous éclaire beaucoup. Elle est aussi intéressante à lire que le livre en lui même. Elle nous renseigne avec un accent de sincérité rarement lu.

Enfin, un homme qui remercie, entre autres, son livre à Mathilde est forcément un très bon livre (et un homme bien). #messageperso

Sébastien, je ne te connais pas mais à mon tour je souhaite te remercier. Je ne te remercie pas pour ce moment de lecture, l’appellation est déjà prise. #mercipourcemoment.

Je te remercie pour ton roman, ton engagement, ta manière de raconter, ta façon d’écrire. J’ai pleuré en te lisant. J’ai eu les poils dressés. J’ai été énervé, ulcéré, angoissé. Merci pour ce roman intelligent. Merci pour l’espoir aussi.

Et si tu conclues en espérant qu’il y aura d’autres romans rédigé par ta plume, je te rassure y’a de grande chance que oui ! Donc contrairement à VGE, je ne te dis pas au revoir … Je te dis à bientôt.

Gregory Vautrin


 
 
 

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