Highway to love (dé) fonce le mythe de la Belle et la Bête
- gregoryvautrin
- 25 juil. 2017
- 3 min de lecture
Dans la saga des films qui partent en couilles je demande souvent Les Parasites ou 4 garçons plein d’avenir.
Maintenant dans la série des BD qui partent en vrille je demanderai (enfin si j’étais vous) Highway to love.
La bande Thouron et Chauvelot dessine de leurs plumes un livre tout en mots et en images. Un travail artistique et créatif qui commence par un pitch simple et efficace : Nul ne sait où conduit l’autoroute de l’amour.
En effet, bien plus qu’une BD, les compères à lunettes livrent un roman graphique à la Sin City, c’est à dire en noir et blanc, ponctué par quelques notes rouges, où se télescopent des personnages hauts en couleurs dans une histoire rocambolesque, farfelue, improbable et drôlesquement jouissive. Perso, je n’irai plus jamais à un concert de type musical sans penser à cette épopée dessinée.
Ça ressemble aux blaguounettes de type PinceMi et PinceMoi sont sur un bateau, sauf que là c’est Ji et Zède ou Zède et Ji, avatars des auteurs (Zoé et Jean).
Auto portraits sur papier non glacé mais légèrement cartonné 150 g/m² (max) doux, soyeux et duveteux #rappelletoitescoursdedessin. Bref les anti-héros de cet album, ne sont pas avares en aventures et péripéties. Déjà celle du Picon …
Nota Bene. Attention toutefois, en bon journaliste que je suis, j’ai mené une investigation d’envergure internationale. Je suis maintenant en mesure d’affirmer que commander un Picon peut se retourner contre vous ! #Piconinvestigation #lalcoolcestmal #jaimentidanscetarticle
Or là non c’est bien le Picon le bon, le brut, le truand. Cette référence cinématographique n’a rien à voir avec la choucroute ni le propos et pourtant nous ne sommes pas loin d’un western moderne avec de l’amour, du kidnapping et de la castagne.
Bref ça commence bien, de bon augure pour passer un bon moment de lecture avec des images dedans. Dessins simples mais pas simplistes, le trait est épuré, loin des codes des BD de supermarché (très) grand public. Limite le candide et naïf ignare ingénu en manque de génie (et ce même en frottant très fort) que je suis, peut penser pouvoir dessiner pareil. #pauvrefou.
Après 17h non stop d’essai … rien de concluant. CQFD donc. N’est pas Ratatouille qui veut, non tout le monde ne peut pas dessiner !
Le scénario est à l’image du dessin : super fantasque, plaisant, improbable et drôle. Tournant autour du syndrome de Stockholm, ce mariage dessin black & white et histoire nous enlève de notre quotidien dans un rapt coloré d’humour et de rock !
Là, Zède et Ji vont à un concert, et pas n’importe lequel, celui de leur groupe préféré les Freakytiger. Et là, paf patatra – comme un coup de parpaing derrière la caboche - Ruppert Colt, le chanteur, apparaît pages 33/34…
Puis Putain de Chierie de Vache de Merde !
Pêle-mêle on y trouve un batteur au flair affûté, une fan hystérique un brin déjantée, un ami cœur d’artishow qui follow à fond, un triporteur, un peigne, un bus de touristes, un instant sensuel chocolaté, un hommage à Ridley Scott, un orage et la bistouquette de Ji.
Mince ! Je viens tout à coup d’être frappé par une chose ! #synthol
Au delà de parler de Stockholm, de revisiter la Belle et la Bête, de parler rock Zoé et Jean rendent un bel et émouvant hommage à Desireless.
Highway to love est une invitation au voyage… Ouais j’aurai pu aussi citer Baudelaire mais bon Desireless quoi !
Pourtant déjà atteint des syndromes de Peter Pan et de Pierre Richard, votre rédacteur lecteur amateur de livres et BD écrit peut-être maintenant sous l’influence du syndrome de Stockholm. En effet, Zoé et Jean m’ont pris (en tout bien tout honneur) en otage avec leur Bande Dessinée au rythme effréné. Impossible de relâcher l’ouvrage avant la dernière page. Bigre, je crois que je suis tombé amoureux de Zoé Thouron et Jean Chauvelot.
Album BD en noir & blanc, Couverture Cartonnée
En mm : largeur 190, hauteur 268, épaisseur 16
128 pages
Casterman BD
Grégory Vautrin
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