Le pouvoir du geste enjoy the silence
- Grégory Vautrin - publié pour JesuisMY
- 7 mars 2017
- 3 min de lecture

2017, dis moi où est donc la poésie des mots ? Où se cache le lyrisme du geste ? A l’instar d’un « Où est Charlie ? » j’ai cherché et j’ai trouvé. En mars, c’est du côté de l’Est que mon regard se lève vers l’art du mime, vers l’artiste qui savait illustrer l’essentiel, sans mot dire, sans verbe prononcer. Par simple travail complexe du corps. Hommage.
Qu’il est loin le temps où Marcel alias Marceau alias Bip, chantre de l’art silencieux, nous accoutumait, en comblant l’espace vide des ses gestes poétiques et burlesques, à la douce joie, au comique hilare, bref à sa poésie du cœur et du corps. Celui qui était la référence pour incarner l’invisible par le visible, et le visible par l’invisible se voit gratifier d’une exposition- témoignage d’un art aujourd’hui méconnu.
10 ans déjà que le Mime Marceau a quitté ce monde. Aussi, pour lui rendre hommage, pour éviter l’oubli, L'association @Un Musée pour le Mime propose une rétrospective de sa vie grâce à divers documents : Du 1er au 26 mars, la salle de l'Aubette accueillera l'exposition « Le pouvoir du geste ».
Une expo pour The artist, Le Charly Chaplin strasbourgeois, célèbre mime français qui s’expose dans un fracas assourdissant où seul le silence prime, où tous ensemble nous sommes Enjoy The Silence
https://www.youtube.com/watch?v=aGSKrC7dGcY
Vénéré dans de nombreux pays dont les Etats-Unis, le Japon ou la Russie, ce déclencheur d’émotions, ce funambule naviguant sur le fil du rire aux larmes, était un artiste enfantin mais expérimenté. Né à Strasbourg en 1923, l’exposition retracera sa vie grâce à des documents inédits, des costumes de scène, objets, photos… Vous pourrez apprécier l’évolution du personnage de Bip, ainsi que des affiches du monde entier qui témoignent de l’intérêt qu'il a suscité sur tous les continents.
L’idée évidemment n’est pas ici de retracer l’intégralité de sa bio. Wikipédia le fait très bien. Mais surtout de vous faire aller prendre conscience du mythe inspirant qu’était Marcel Mangel. Génie de la pantomime qui savait décliner toutes les facettes de son art sous les pantones de sa palette d’émotion.
La grande salle de @l’Aubette 1928 sera transformée en un labyrinthe où s’enchevêtrent 8 thématiques, elles mêmes orchestrées par la commissaire de l’exposition Valérie Bochenek qui a travaillé avec Marcel Marceau.
Forcément, le visiteur commencera par le début, celui du Strasbourg des années 20.
On chemine entre les années de naissance du Mime, de sa vie calme dans une famille juive jusqu’au lycée Fustel de Coulanges. Et puis la Guerre et ses malheurs.
Sur la scène de petit théâtre un mime clamera le programme. Ensuite, il sera question de science du geste. Science forcément au centre du projet. Comme un dictionnaire, une encyclopédie de l’histoire de cet art : de Pierrot, Arlequin et Colombine en passant par Chaplin, Laurel et Hardy, Buster Keaton ou Jacques Tati. Déambulant ainsi dans l’espace empli de savoir, le visiteur entrera dans l’intime de la moelle créatrice du personnage de Bip, né au Théâtre de Poche à Paris le 22 mars 1947, et pourra comprendre ses transformations du costume, de la dramaturgie, des accessoires.
Il y sera question de politique, des héritages transmis et de culture internationale aussi. Enfin, comme un passage obligé, vous pourrez vous initier à l’art du geste. Sans craindre le ridicule, sans peur du jugement. Il faudra se remémorer tout ce que a été vu, lu, entendu, ressenti et puis lâcher prise, bouger pour dire, remuer pour exprimer… Et au pire cela vous servira pour le Time’s up !
Dans son jeu d’acteur, le Mime Marceau était déchiré entre la lumière et l’ombre. Marcel était le Don Quichotte du geste, se battant contre des moulins à vent avec des personnages fictifs issus de son imaginaire. Son travail est maintenant mis en lumière pour vous éclairer sur son Art.
Combien d’acteurs a-t-il inspiré ? Combien de héros burlesques ont copié le mime ? Combien de poètes du mouvement, de perturbateurs du réel ont tenté d’écrire leurs proses avec leurs gestes suite à ses agissements ?
Si malheureusement le monde ne peut plus écouter la poésie de son corps, il peut toujours le voir à L’Aubette à Strasbourg. Aussi Souvenez-vous, à jamais, du mime qui jeta son cri dans le silence !
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