Wonder Mum fait tomber le masque
- Grégiry Vautrin publié dans le cadre de
- 22 févr. 2017
- 5 min de lecture

Pour résumer Serena Giuliano Laktaf, c’est la Florence Foresti du web racontant des chroniques délicieusement acidulées dans Les Maternelles. Voilà, après cette affirmation, vous pouvez reprendre une activité normale, continuer de surfer sur internet ou alors continuer à lire les lignes pour connaitre le pourquoi du comment. Attention, révélation et spoil, Serena est Wonder Mum, cette maman anti-héroïne du web qui balance ses vannes et ses pensées sur la toile sans langue de bois, afin d’éviter aux parents de se fouetter avec des orties fraichement coupées en criant frénétiquement POURQUOI ???
Parce que la mère parfaite n’existe pas bien sûr et que l’enfant parfait non plus.
Serena Giuliano Laktaf est une auteure 2.0 qui compte dans la blogosphère avec un premier site See by Sé où elle conseille en mode et beauté, et un second qui fait actuellement l’actualité web et littéraire. Avec Wonder Mum elle décomplexe les parents. Avec ces 120 000 internautes uniques par mois et quelques 50 000 fans sur facebook, elle est devenu en peu de temps la porte drapeau des mamans déculpabilisées qui assument de ne pas tout savoir.
Cette messine d’adoption a traversé le miroir... deux fois ... elle sait. La Bloggeuse connait la vérité vraie : elle est maman.
Et de cela, elle a voulu en parler, en rire et émouvoir aussi. D’abord (et toujours) sur le net avec son blog, puis par deux fois avec sa saga littéraire Wonder Mum parue aux éditons Baudelaire dans la collection Etincelles.
Le premier chapitre de l’histoire de Serena s’écrit en Italie, précisément à Salerne où elle grandit pendant douze ans bercée par le ressac de ce somptueux littoral. Puis pour des raisons personnelles, sa maman revient à Metz avec, sous un bras ses bagages et sous l’autre ses enfants. Serena apprend donc le français assez tardivement, et pourtant elle excelle maintenant dans l’art délicat de manipuler cette langue, de contourner et retourner les codes pour nous faire rire, sourire ou pleurer sans jamais en faire des tonnes. Elle rédige ses vannes comme des SMS, ses anecdotes comme des punchlines drôlissimes et crues, des mémos du quotidien d’une maman.
Avec ces répliques désopilantes, Serena pourrait allégrement ajouter une ligne à son CV et écrire des sketchs pour des humoristes !
Serena Giuliano Laktaf a donc accouché par deux fois, elle est la maman de deux bébés de papier. Deux beaux livres, d’un an d’écart de 157 grammes environ pour 20.9 centimètres. L’ainé s’appelle Wonder Mum en a ras la cape et le second, Wonder Mum 2.
Elle même première étonnée de cet engouement raconte que tout s’est fait sans réellement le vouloir : « L’éditrice est en fait une lectrice qui s’est manifestée suite à une série de commentaires sur la possibilité de faire du blog un livre. »
Simple comme un like sur facebook, hop emballé c’est pesé, l’affaire est conclue et la saga est lancée.
Succès inattendu de 2014, Wonder Mum en a ras la cape racontait en détail les vérités du quotidien que tous parents connaissent ; mais dissimulent parfois aux yeux des autres par peur du jugement ou d’être les seuls. Cette parole de maman, - aux vertus quasi thérapeutiques, s’adresse tant à ces homologues, qu’aux papas, aux grands-parents, aux tatas, tontons, aux parents multi ou primi, mais aussi à ceux qui sont en train de concevoir un foyer et même aux célibataires.
Qu’il est bon de rire des joies et (surtout) des atrocités insoupçonnées de la parentalité. Serena égraine, au fil des pages, une compilation de scène de vie d’une maman saupoudrée d’un humour imparable, des pensées à la mode VDM (vie de mère). Il ne s’agit pas uniquement d’un recueil de ras-le–bol de maman, mais aussi de vrais instants de tendresse.
Vous l’avez peut-être retenu, je vous avais fait une révélation lors de l’article consacré au Poussette Café d’Aude Bujaud et j’ai en tête une remarque de Serena qui fait largement écho à mon quotidien :
« Tu pensais savoir compter jusqu’à 7 ? Attends d’avoir à préparer un biberon avec ses dosettes de lait à 3 heures du mat’. »
Ce qui renvoie - dans mon cas - à chanter pour la 150 000ième fois Libérée Délivrée avec ma fille ... à cela, j’ai juste envie de citer le cultissime Benoît Poelvoorde dans les Randonneurs: « we are together » !
Et c’est exactement le but de Serena, montrer que finalement nous vivons et expérimentons tous la même chose. Il n’y a qu’à lire ses Mercredis confessions sur son facebook pour s’en rendre compte.
Remémorez-vous, alors sans enfant, comment vous avez jugé cette maman dont l’enfant tapait un scandale dans le rayon jouet du supermarché hurlant à en tomber dans les pommes, puis comment vous vous êtes sentis lorsque votre Pipo-bidou-chouchou a joué de la corde vocale à l’approche dudit rayon ...
Dans Wonder Mum 2, exit les enfants (même s’ils ne sont jamais bien loin), aujourd’hui Serena s’attaque à une autre thématique sensiblement épineuse mais fédératrice : les amies. Une sorte de Sex in the City version child or not child, that is the question.
A titre d’exemple, voici ce que l’on retrouve dans Wonder Mum 2 : « J’ai un rancard, elle est assez sexy-mais-pas-trop-non- plus ma robe ? » « J’ai un rancard, c’est bon j’ai pas de trace de vomi sur ma jupe ? Tu me files de l’anticerne ? » L’une des deux a un enfant. Sauras-tu retrouver laquelle ?
Ou encore : « Une bonne copine traitera ton mec de sale con, si ce dernier vient à te tromper. Une vraie amie, elle, t’aidera à enterrer son corps ». Messieurs, nous voilà prévenu !
Ces livres contiennent de vraies révélations, Serena nous dévoile pourquoi les femmes vont aux toilettes à plusieurs : « Je ne comprends pas que les mecs se demandent encore pourquoi nous, les femmes, on va aux toilettes à plusieurs ! Hey les gars, vous avez déjà tenté de pisser en lévitation en tenant un sac dans une main, le PQ dans une autre ? C’est pas une copine qu’on emmène, c’est une assistante ! »
Le plaisir de lire Wonder Mum provient essentiellement du fait que Serena traduit une sorte de vécu universel sous forme d’un journal rempli de dessins réalisés par Isabelle Le Duc, de mémo, tranches du quotidien et d’anecdotes aussi hilarantes les unes que les autres.
Lire ses livres sera peut-être le seul et unique loisir autorisé qui accompagnera vos prochaines grandes vacances en location avec vos meilleurs amis – alors que Pipo, dans les starting-block pour la piscine tentera d’enfiler son slip de bain par le haut ; et que Chico – pour une raison connue de lui seul - sortira de la salle de bain les cheveux couverts de dentifrice -
Inspire – Expire ... Zen, cool, lexomil ... Oui, ça va vous faire du bien de lire Wonder Mum !
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