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Priez pour nous pauvre lecteur, Cadaver Sancti est un polar diablement bon

  • Grégory Vautrin publié pour Mylorraine.fr
  • 14 févr. 2017
  • 3 min de lecture

Le roman commence par une blague et pourtant Cadaver Sancti n’est pas écrit pour faire rire mais bien au contraire pour nous faire passer des nuits blanches d’effroi.

Premier ouvrage, on peut rapidement l’apparenter à une sorte de Millenium, comme un cousin éloigné et américain du best seller suédois. On y retrouve des ingrédients « déjà-vu » comme le duo du bellâtre et de la punk ou encore le thème du tueur en série. Et pourtant Cadaver Sancti n’est pas un énième ersatz sans âme.

Le résumé du livre : Quand il accepte une mission de son archevêque à Boston, sa ville d’origine, le jeune prêtre Tim Chapman s’attend à s’ennuyer ferme. Mais c’est sans compter avec les retrouvailles avec son petit démon personnel, Darcy, devenue flic à la police d’Etat. En un rien de temps, elle l’entraîne dans la recherche mouvementée d’un tueur en série inspiré par la religion catholique, le « Tueur de Saintes », qui dépose ses victimes près de la Mystic River. Ce duo détonnant va se révéler efficace malgré les doutes de la hiérarchie de la jeune policière. L’humour autant que le suspens sont au rendez-vous de ce roman policier

Nous insistons sur le fait que nous sommes en présence d’un premier roman et Jennifer Holparan se révèle être un auteur prometteur. Elle a su écrire une histoire de tueur en série sans pour autant lasser le lecteur et ce en y introduisant beaucoup d’humour, de simplicité et surtout elle a créé un duo charismatique que l'on imagine déjà suivre dans d'autres enquêtes.

Née en 1985, Jennifer Holparan est passionnée depuis son plus jeune âge par les mots. Elle a suivi des études de littérature à l’université, puis d’anglais à Boston, aux Etats-Unis où elle a puisé son inspiration pour son roman Cadaver Sancti. Journaliste, elle vit à présent à Metz où elle écrit ses romans. Le passé de Jennifer explique que ce livre se déroule aux Etats Unis, nous attendons donc maintenant impatiemment les prochains qui nous l’espérons pourraient se situer chez nous en Lorraine.

Mais revenons au livre, amateur du genre, vous pouvez choisir Cadaver Sancti parmi la multitude d’oeuvres proposés chez votre libraire les yeux fermés. En effet, tout est très bien amené, avec intelligence et finesse. Mylorraine ne cache pas que ce roman est sans aucun doute notre coup de cœur littéraire. A titre de comparaison on peut facilement citer le romancier Dennis Lehane avec ses personnages Kenzie & Gennaro.

Ce livre est une véritable surprise, l’intrigue progresse, frémie, et intéresse puis le style gagne en fluidité au fur et à mesure de la lecture. Les chapitres courts donnent un rythme assez soutenu à l'enquête. Dès lors on rentre alors dans une histoire palpitante de tueur en série agissant Ab irato et Ad maiorem Dei gloriam. Elle nous tient en haleine jusqu'à la fin.

Grosse plus value, le lecteur s’attache rapidement aux personnages centraux (dès les premières lignes pour tout dire), les enquêtes en parallèles, leurs vies… Ipso facto, on se croirait dans une série américaine de nos jours, car le point fort de ce polar, c'est bel et bien le duo improbable d'enquêteurs : une inspectrice gothique déjantée et un prêtre. Jennifer arrive même à rendre réaliste les retrouvailles providentielles (pour ne pas dire miraculeuses) de nos deux héros.

Très bien documentée sur la religion catholique, l’auteure a même été farfouiller dans - on l’imagine - de gros et vieux dictionnaires sur les saintes afin d’étoffer son scénario. On pense notamment à Sainte Agathe de Catane ou Sainte Lucie de Syracuse qui – il faut bien l’avouer – ne sont pas les « rock star » des femmes pieuses et martyres. Il va de soit que Jennifer Holparan a puisé dans son talent journalistique pour enquêter sur ce domaine afin de fournir une œuvre riche et complète qui se dévore d’un trait ! Le tout agrémenté d’un humour décapant. Tout cela rend un livre passionnant de bout en bout : un régal ! Certes nous avons un premier dénouement un peu convenu, encore une fois tous les maux du tueur en série proviennent des femmes, de la mère puis c’est le twist comme on dit, le fameux retournement de situation, le second effet kiss cool, l’affaire dans l’affaire. Le rebondissement qui fait passer un livre banal à un bon livre, dans ces quelques pages supplémentaires, là où le génie de l’écrivain lorrain donne toute sa mesure et son ingénieuse imagination… Et quel plaisir de se voir se retenir dans la lecture pour ne pas quitter ces personnages. N’est-ce pas là la marque des grands livres ?

A n’en pas douter, Cadaver sancti est à ranger dans cette catégorie, Cadaver sancti n’est pas une divine comédie mais bien un polar sacrément canon !


 
 
 

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