L’Envers club se donne du sens
- Grégory VAUTRIN - publié pour Mylorraine.fr
- 13 févr. 2017
- 3 min de lecture

En devenant LNVRS, le club l’Envers a envie d’étoffer son offre et de se doter d’un nouveau rôle sur la scène culturelle. Danser, festoyer, rigoler c’est bien. Y ajouter du fond, donner à réfléchir, innover de manière bienveillante, intelligente, et transmettre la culture, c’est mieux.
En écrivant cet article, immédiatement m’est venu en tête un tube interplanétaire performée par une artiste française, source d’inspiration de Lady Gaga à n’en pas douter. Karen Cheryl avec A l'envers, à l'endroit avait-elle prophétisée en 1987 ce bouleversement culturel que connaît aujourd’hui le Club L’Envers ?
Et non pas comme, l’annonçait joyeusement notre Jean-Pierre national avec un lapsus mémorable. Ce qui n’aurait pour le coup aucun sens. Quoi que.
Certes ce playback n’est pas la hauteur de la nouvelle playlist que prépare LNVRS. Mais tout de même, il y a du sens dans cette analogie fantaisiste, tout comme dans la démarche du club LNVRS, qui avec sa nouvelle partition sans E, souhaite ajouter des temps forts, des respirations, des bouffées d’oxygène culturelles à son répertoire.
Laurent Boijeot, ex-compère de Sir Nicolas Turon, est un habitué des perturbations de l’espace public. Ce coup-ci, il le prépare sans tracts. Son programme à lui, en tant qu’artiste associé, rénover l’Envers Club, avec le gérant Martin Munier et Matthieu Theron, les deux autres piliers de la superbe voûte - non pas céleste quoiqu’au niveau du son... L’idée est de ré-enchanter l’espace, de réécrire ce lieu atypique de Nancy pour en faire un lieu culturel à part entière. Le projet LNVRS, certes imprononçable est extrêmement intéressant et excitant.
En supprimant la voyelle, ils souhaitent qu’on sonne massivement à leur porte lors du breakbote pour que le public découvre les nouveautés scéniques, le décor, les interactions avec les artistes… Mais aussi venir avec, pourquoi pas des projets artistiques, des idées pour ouvrir les chakras et les horizons ; bref pour sortir de l’image d’un simple night club – dancing – boîte de nuit - discothèque ! Mais attention, l’idée n’est pas d’y faire tout ou n’importe quoi, il s’agit d’une entreprise et pas d’une MJC. Ce trio progresse par étape, pas à pas, par petite touche pour installer – dans une démarche sincère – une programmation pertinente.
Au lieu de casser les murs de pierres brutes de LNVRS, ils décident de casser les codes. Mais est-ce vraiment plus facile ? LNVRS, un nouveau Totem mixé au Ptit Bazart ? A cette question Laurent répond simplement et assurément : « NON. L’idée est de sensibiliser notre public et de s’ouvrir. D’asseoir notre activité de club, notre culture club tout en proposant des initiatives cohérentes pour ouvrir tous les jours. »
LNVRS a son ADN, plus qu’un club c’est un esprit qui est en train de (re)naitre. Il y aura certes du spectacle vivant ou du vide dressing mais il y aura encore et surtout des soirées de grands malades où les artistes seront, par des truchements de bonimenteur et performances artistiques, totalement connectés avec le public. Et réciproquement ou inversement, merci de suivre.
La culture étant protéiforme et multicanal, elle n’est pas uniquement underground, déviante ou inaccessible. Non, leur mantra c’est de mettre la culture partout, au centre du projet LNVRS et d’y placer des interactions fortes entre public et artistes, le tout dans un espace repensé et re-décoré avec intelligence (et goût).
Ok le mythique toboggan, qui m’a vu glisser - ou choir / tomber / chuter / une paire de fois existe toujours. En revanche, dites bonjour aux ilots en palette invitant au Chill et à apéroter tranquillement en écoutant le son. S’ensuit la belle ligne boisée horizontale soulignant l’espace gigantesque de cette cathédrale festive. Tout est axé vers la scène, tout nous y invite pour bouger et ça se voit.
Et puis, il y a ce qui ne se voit pas, le hors-champs au cinéma ou « l’essentiel » pour le renard, l’étendue immense du skatepark, le travaille de fourmi des équipes de LNVRS pour en faire un espace cohérent culturel de la ville, avec pour ambition de faire de LNVRS le phare des nuits nancéiennes mais aussi de ses jours !
Le changement ce n’est plus maintenant, ça nous l’avons tous bien bien compris. Cependant, eux résistent Envers et contre tout, ils changent de nom le 21/01/17 à l’occasion du Breakbote ! Et moi, perso, contrairement à Tryo, je ne suis pas désolé hier soir, d’avoir fini à LNVRS !!
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